Museu dos fosforos
Tomar, Portugal

Carte postale envoyée par Claire Kueny.

Entre Lisbonne et Porto, Tomar est réputée pour son Convento do Cristo, un château construit par les Templiers au XIIe siècle, transformé au fil des siècles en couvent pour les moines de l’ordre du Christ (aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’Unesco). C’est pourtant une autre visite à Tomar qui a bouleversé notre voyage : celle, inattendue, du Museu dos fosforos.

Attirés par un atelier de poterie au fond de la cour carrée d’un ancien couvent situé à quelques pas de la gare, nous pénétrâmes dans l’enceinte, sans nous douter un seul instant que nous allions découvrir entre ces murs, une des plus importantes collections de boîtes d’allumettes : celle du philuméniste Aquiles da Mota Lima (1889-1980).

Après avoir assisté au couronnement de la Reine Elizabeth II en 1953 où il rencontra un philuméniste passionné, Aquiles da Mota Lima, notable de Tomar, entama sa collection qu’il poursuivit jusqu’à sa mort. En moins de trente ans, il réunit environ 43 000 boîtes d’allumettes provenant de plus de 120 pays, exposées dans le couvent de San Francisco de Tomar à partir de 1989 – rien n’a changé depuis.

Chose rare que d’avoir accès à de telles collections, habituellement abritées dans les maisons des philuménistes – non pour les garder secrètes, mais parce qu’elles n’intéressent que trop peu les musées. Celles-ci sont bien plus rares que les collections de constructions en allumettes, pour lesquelles on trouve, rien qu’en France, plusieurs musées associatifs. L’un d’entre eux, le Musée d’artisanat, de monuments en allumettes et de sciences naturelles de Fontet en Gironde, présente d’ailleurs une collection de 800 boîtes, classées non pas pays, mais par thématiques : prévention routière, maison de France, chiens, dessins d’enfants... Sans doute même que ces musées de boites d’allumettes sont plus rares que les musées miniatures façonnés dans des boîtes d’allumettes, que l’on peut découvrir dans les musées du jouet. En témoigne la difficulté que nous avons à faire un inventaire de ces lieux.

À cet égard, il faut d’ailleurs prendre garde à ne pas confondre les « matchbox museum » américains avec des musées de boîtes d’allumettes. En ces lieux sont exposées des voitures miniatures, mais selon des modes de présentation similaires à ceux des musées de boîtes d’allumettes et accompagnées de leurs boîtes qui portent aussi le nom de « matchbox ».

Mentionnons toutefois les étonnantes collections indiennes d’Adinath Pareek à Jaipur (Adinath Matchbox Museum and Research Center) et de Sunil Bhatt de Bhopal, la première apparaissant comme l’équivalent numéraire de celle de Tomar (commencée en 1963, réunissant plus de 50 000 boites, provenant de 108 pays), mais offrant une perspective depuis un autre centre et suggérant d’autres circulations.

Sans doute faut-il aussi se rendre au musée des allumettes (Tändstickmuseum) à Jönköping (Suède) où ont été inventées les allumettes de sûreté au milieu du XIXe siècle, pour tout savoir sur ces objets et leurs contenants.

Futurs philuménistes, un tour du monde s’offre à vous !

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